Accueil > Articles > Des propositions pour réduire la mortalité routière.
Depuis quelques mois, l’association 40 millions d’automobilistes s’est tournée vers les français pour connaître leur point de vue concernant la sécurité routière, et surtout leur demander quelle politique ils adopteraient pour continuer à faire baisser la mortalité sur les routes. Grâce à un site internet (www.racontemoitaroute.com) et des équipes présentes sur les routes de France pendant l’été, l’association a recueilli quelques 5 300 témoignages, et en a édité un livret dans lequel figurent 200 idées, novatrices ou de bon sens, venant directement des automobilistes de tous les jours, et ne répondant pas forcément à la politique « uniquement basée sur la sanction » qu’ont pu pratiquer jusqu’à aujourd’hui les différents gouvernements. Ce livret a d’ailleurs été remis à toute la classe politique, et l’association espère que certaines idées seront retenues pour de futures mesures.
Dans ce livret, les propositions pour améliorer la sécurité routière sont rangées dans 4 catégories différentes, dont voici les principales idées.
Lutter contre les principales causes de mortalité sur les routes
- Recourir systématiquement à l’EAD pour éviter les récidives de l’alcool au volant : chaque année, l’alcool tue plus de 1 000 personnes sur les routes, et le nombre d’infractions concernant l’alcool au volant est en constante augmentation. L’installation d’un EAD – Éthylotest Anti-Démarrage sur les voitures des automobilistes ayant déjà commis un délit d’alcool au volant permettrait de réduire ces chiffres ;
- Généraliser les alertes sonores en cas de franchissement de ligne : déjà présentes sur les autoroutes, les bandes d’alertes audio-tactiles devraient être installées sur les routes secondaires, pour diminuer les accidents dus à l’assoupissement du conducteur. De même, plus de véhicules devraient être équipés du système d’alerte électronique de franchissement involontaire de ligne ;
- Associer aux glissières de sécurité un code couleur symbolisant la vitesse maximale autorisée : en plus des panneaux, un système de couleur pourrait être associé aux glissières de sécurité pour que l’automobiliste sache à tout moment quelle est la vitesse maximale autorisée sur le tronçon de route sur lequel il circule.
- Équiper tous les véhicules du Bluetooth : ce système qui permet de commander vocalement son téléphone portable (que ce soit pour répondre, passer un appel ou lire un message) permettrait à tous les automobilistes de ne plus devoir quitter la route des yeux pour prêter attention à leur téléphone.
Sécuriser les différents réseaux
- Rendre plus visibles les passages piétons : grâce à un système de marquage rétro-réfléchissant et un meilleur éclairage, les passages piétons deviendraient moins dangereux, surtout la nuit. Chaque année, 84 personnes perdent la vie en traversant la route sur un passage piéton qui n’était pas assez visible pour les automobilistes ;
- Sécuriser les dépassements : en installant des plots réfléchissants qui empêcheraient les dépassements dangereux dans des virages par exemple, ou en multipliant les zones de dépassement quand il est possible de rajouter une voie sur la route, moins d’accidents mortels dus à des dépassements dangereux auraient lieu ;
- En finir avec les contre-sens sur l’autoroute : la pose de herses anti-retour permettrait d’éradiquer les contre-sens sur l’autoroute. Ce mécanisme équipé de dents réfléchissantes permet de laisser passer les usagers qui circulent dans le bon sens, mais de stopper net les véhicules qui essaient d’emprunter la voie dans le mauvais sens. Chaque année, des dizaines d’accidents graves ont lieu à cause de contre-sens sur l’autoroute ;
Favoriser la sécurité des usagers les plus vulnérables
- Installer un décompte sur les feux des passages piétons : qu’il se matérialise sous forme de chiffres ou d’un signal sonore qui accélère à mesure que le temps restant diminue, l’installation d’un système de décompte permettrait aux piétons d’évaluer s’ils ont le temps, ou non, de traverser. 70% des accidents mortels de piétons ont lieu pendant la traversée d’une chaussée ;
- Isoler les pistes cyclables : en protégeant les pistes cyclables des autres voies de circulation, grâce à des bordures en béton ou des plots rétro-réfléchissants, les cyclistes n’auraient plus de risques de se faire heurter par un véhicule ne respectant pas la piste cyclable ;
- Équiper les glissières de sécurité « d’écrans moto » : si les glissières de sécurité sont efficaces dans les cas d’accidents de voitures, elles sont dangereuses pour les motards, et ne présentent aucune utilité : le motard, en glissant, peut passer en dessous, ou pire, être mortellement blessé par les attaches au sol. Ajouter un écran de protection sur toutes les glissières de sécurité permettrait de régler ce problème, et éviterait de nombreux morts.
Faire évoluer la formation à la conduite
- Développer le recours au simulateur de conduite : la formation pratique à la conduite comporte de nombreuses lacunes, que pourraient combler les simulateurs de conduite. Avec eux, il serait possible d’apprendre à conduire de nuit ou dans des conditions climatiques difficiles, ce qui se fait assez rarement dans les formations actuelles, et qui est pourtant très important ;
- Relancer l’opération « Drapeau Blanc » : en 1988, l’opération « Drapeau Blanc » visait à récompenser les bons conducteurs, pour que la route ne soit pas seulement le terrain des délinquants. Relancer cette opération, avec les forces de l’ordre, serait un moyen de renouer le dialogue avec eux et de ne plus les voir seulement comme le symbole de la répression.