Qu'appelle-t-on l'ouverture à la Hollandaise (Dutch Reach)

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Que cela soit en raison de la crise sanitaire ou pour des raisons environnementales, l'usage du vélo en tant que moyen de transport est en essor depuis quelques années et ne se dément pas. Selon l'association Vélos et Territoires, l'année 2020 a ainsi connu une progression de 10% des trajets à vélo, voire 12% en ville. Cette augmentation pose la question de la sécurité des cyclistes, particulièrement vulnérables. Les automobilistes, pour qui il est tentant d'oublier que différents modes de déplacement coexistent sur la route, ont leur rôle à jouer dans la protection des deux-roues. L'adoption d'un geste simple, l'ouverture de portière à la Hollandaise (Dutch Reach) appelé également "la poignée hollandaise", peut y contribuer.

Qu'est-ce que la poignée hollandaise ?

Le geste qui se cache derrière ce nom énigmatique est en fait très simple à effectuer. Le conducteur, après avoir stationné sa voiture, ouvre d'habitude la portière en actionnant la poignée avec sa main gauche. Pour ouvrir à la Hollandaise, c'est au contraire la main droite qui est utilisée.

Ouvrir sa porte à la Hollandaise (Dutch Reach).

Pourquoi est-ce une bonne pratique ?

Ce geste semble à première vue contre-intuitif. Il est pourtant très utile et ce, à deux titres. Tout d'abord, pour saisir la poignée de la main droite, le conducteur doit faire pivoter son buste vers la gauche, ce qui, mécaniquement, va déplacer son champ visuel vers la route derrière lui. En effectuant ce geste, il verra si un cycliste est à l'approche. Cela reste une bonne pratique également pour les conducteurs qui pensent à regarder dans le rétroviseur avant d'ouvrir leur portière. En effet, tout comme lorsqu'on change de voie sur l'autoroute, regarder dans le rétroviseur ne suffit pas. Il est également impératif de vérifier l'angle mort en tournant la tête. Et c'est exactement ce que l'ouverture à la Hollandaise permet de faire.

La deuxième utilité de la poignée hollandaise réside dans son caractère d'automatisme. Une fois acquis par un automobiliste, celui-ci sera capable de se conduire de façon sûre pour les autres usagers, sans avoir à penser à regarder en arrière, ce qu'il risque d'oublier lorsqu'il est pressé ou fatigué. Ce geste devient aussi naturel que passer les vitesses et permet d'assurer la sécurité des autres sans aucun effort ni aucune réflexion.

Que risque-t-on si on ne le fait pas ?

Si une voiture est stationnée à droite de la chaussée et que son conducteur ouvre sa portière sans vérifier, le risque est qu'un deux-roues soit présent à ce moment précis. Dans ce cas-là, soit le cycliste heurtera la portière, soit il l'évitera par réflexe, s'il en a le temps, en se déportant sur la gauche, avec le risque de tomber ou de se faire renverser par la voiture derrière lui. Dans tous les cas, le cycliste sera victime d'un accident directement causé par l'inattention du conducteur. D'autre part, ouvrir sa portière sans vérifier s'il y a un danger pour un autre usagé de la route est une infraction sanctionnée par une amende de première classe.

Pourquoi cette appellation "à la Hollandaise" ?

Tout simplement parce que ce geste nous vient des Pays-Bas où il est enseigné dans les auto-écoles. Dans un pays qui compte 14 millions de déplacements à vélo chaque jour, la sécurité des cyclistes est prise au sérieux, et c'est l'affaire de tous !